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Le blog de Sirene
23 janvier 2004

Sirene du fond de son lit..

Je suis malade et..je deteste ça!J'ai l'impression d'avoir trois heures de machine à
torture derriere moi. Je suis broyée,chaque muscle de mon corps me fait mal.
Drôles de virus qui se baladent ces temps-ci.Donc je me promene sur les blogs
des uns et des autres et j'ecris.Je voulais le faire depuis longtemps.

 

Il y a quelque temps déjà, elle avait fait graver dans sa peau la volonté d'une vie autre.
Pour l'instant, son horizon à elle s'arrête au bout de ses pieds, en cette matinée de fin d'été.

Elle avance à pas hésitants sur ce chemin de bord de plage...qui la ramène encore
vers ce qui sera bientôt son Passé.

Plongée dans les tourments de son âme, elle ne voit rien de ce qui se passe autour...
ni le bleu du ciel, ni celui de la mer qu'elle aime tant.

Derrière ses yeux ne défilent que savants calculs et hypothèses,des "si" pour envisager
quelle sera l'issue de cet engrenage infernal qu'elle va actionner.Tant d'espoir....
De toute façon, la machine est lancée: le cycle larmes, mots plus hauts que les autres,
incertitudes, regrets, jugements..condamnation.

Elle envisage le pire, le grain de sable qui fera que la brèche dans le bocal doré ou elle
nage en rond, malheureuse, maladroite depuis une décennie, aveuglée, impuissante
,privée de sa nageoire echangée pour des pieds, ne veuille finalement pas s'ouvrir
assez pour qu'elle puisse s'echapper.

Et...si elle se trompait?
Le mal qu'elle va faire n'est-il pas pire que celui qu'elle vit?
Une souffrance échangée contre tant d'autres.De l' egoïsme ?Un droit ou juste
instinct de survie ?

On n'a qu'une seule Vie ou alors on ne se souvient pas des autres.

Encore quelques heures et cette tempête qui n'agite jusqu'ici que les eaux de son bocal
ravagera son Monde, quelques ridicules kilomètres carrés sur la carte de sa Vie.

Après advienne ce qui devra.

Le bout de ses pieds...un pas, deux pas, encore et encore.....

Une voix, juste un mot la tire de ses pensées.Un mot si futile, dit des milliers de fois,
sans en penser un seul mot.

Une couleur...ROUGE...éclair fugace...

De l'extérieur, elle a bien perçu quelques bruits parasites...mais que l'on puisse
s'adresser à cette ombre d'elle même qui traine l'ombre de sa vie comme un boulet
sur ce chemin poussiereux.....

Un pas encore, elle s'arrête, incrédule.Cherche du Rouge du regard...
Là!
A portée..de pas.

La Sirène d'alarme s'affole et couvre les bruits des rouages de l'enfer, de la Tempête.
"Attention, Danger, toutes dents dehors"

Que se passe-t-il alors que ses yeux plongent dans les siens...une descente dans son
âme à lui...puis...le Silence.

Doucement,les bruits des vagues, la chaleur du soleil lui parviennent.
Elle l'entend à Lui.

Peu de temps,ils n'ont que peu de temps,quelques heures à peine..
Mais cela suffit..ou qu'elle soit, au plus fort de la tempête, aussi loin qu'il soit
une partie de Lui marche à ses côtés.

Quelques heures et ils ont tissé un lien invisible qui les unit.
La carte de son Monde s'étend sur des centaines de kilomètres maintenant.

Le cyclone se déchaine hors du bocal.La brèche est ouverte, il suffit de s'y glisser,
nageoire en dernier...l'Horizon qui se dévoile est infini..un Océan.

A mesure que la Tempête s'essoufle,les forces l'abandonnent.
Elle sombre, corps et âm,épuisée de resister aux courants qui l'entrainent...
surtout ne pas lâcher le lien si tenu, qui se tend à l'extrême.

Loin là-bas, le signal est sans appel. Il faut partir mai-te-nant, tout laisser
Ce sera fait.

Les abysses se referment déjà sur elle, le lien vibre dans sa main, dernier
espoir que ce ne soit pas la fin...

Le temps s'arrête, l'Océan se comprime sur lui meme,juste à temps une main
prend la sienne, l'arrachant aux griffes du froid et de la nuit éternelle,
l'entrainant vers la lumière et les eaux turquoises de la surface.

Aujourd'hui, la carte de leur vie a repris taille humaine et sa main ne lachera plus la sienne.

 

                                             

 

Le destin tient parfois à peu de choses.Des centaines de kilomètres, des vies si differentes..
un fabuleux hasard.

 

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